BÉLARUS

Uladzimir
Pylchanka

BÉLARUS

Uladzimir Pylchanka

Uladzimir Pylchanka est un avocat biélorusse connu entre autres pour avoir défendu Maria Kolesnikova, l’une des trois principales opposantes politiques qui se sont démarquées pendant la campagne présidentielle de 2020 au Bélarus, aujourd’hui emprisonnée à tort. Avant 2020, Uladzimir Pylchanka était avocat spécialisé en droit pénal, civil et économique. Selon les observateurs des droits de l’homme, la plupart des affaires sur lesquelles il travaille depuis juin 2020 couvrent des accusations à connotation politique. Parmi ses clients figurent Édouard Babariko, fils du candidat à la présidence Viktor Babariko et militant de l’opposition, le bénévole de la campagne Babariko Liavon Khalataran et la journaliste Iryna Slaunikava, tous considérés comme des prisonniers politiques par la célèbre organisation biélorusse des droits de l’homme Viasna.

CURRICULUM

Uladzimir Pylchanka est un avocat biélorusse connu entre autres pour avoir défendu Maria Kolesnikova, l’une des trois principales opposantes politiques qui se sont démarquées pendant la campagne présidentielle de 2020 au Bélarus, aujourd’hui emprisonnée à tort. Avant 2020, Uladzimir Pylchanka était avocat spécialisé en droit pénal, civil et économique. Selon les observateurs des droits de l’homme, la plupart des affaires sur lesquelles il travaille depuis juin 2020 couvrent des accusations à connotation politique. Parmi ses clients figurent Édouard Babariko, fils du candidat à la présidence Viktor Babariko et militant de l’opposition, le bénévole de la campagne Babariko Liavon Khalataran et la journaliste Iryna Slaunikava, tous considérés comme des prisonniers politiques par la célèbre organisation biélorusse des droits de l’homme Viasna.

Maria Kolesnikova est en prison : entretien avec son avocat, Uladzimir Pylchanka

La dirigeante de l'opposition Maria Kalesnikava lors d'une manifestation anti-gouvernementale le 23 août 2020 à Minsk, Biélorussie.

Maria Kolesnikova est en prison : entretien avec son avocat, Uladzimir Pylchanka

La dirigeante de l'opposition Maria Kalesnikava lors d'une manifestation anti-gouvernementale le 23 août 2020 à Minsk, Biélorussie.

Pouvez-vous nous décrire les conditions générales de détention de Maria Kolesnikova dans la colonie pénitentiaire ?

Les conditions de détention de Maria Kolesnikova sont très différentes de celles de la plupart des condamnés. Selon ce qu’elle rapporte, elle fait l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’administration pénitentiaire et est traitée comme une personne encline à des dérives extrémistes. Elle porte une étiquette jaune sur ses vêtements, tout comme les autres personnes condamnées sur le fondement d’articles spécifiques du code pénal biélorusse.

À quoi ressemble cette colonie pénitentiaire ? Maria Kolesnikova a-t-elle accès au monde extérieur ? Est-ce qu’elle suit l’actualité de son pays et du monde ?

C’est en fait principalement lors des rendez-vous avec ses avocats qu’elle est informée de ce qui se passe dans le monde. Elle est au courant de l’actualité, elle a une bonne capacité d’analyse et m’a surpris plus d’une fois par son intuition politique et sa capacité à prévoir certains développements. Aujourd’hui, elle ne parvient que rarement à lire ou à regarder les informations, car son emploi du temps est très serré. Elle a pratiquement toujours quelque chose à faire et elle n’a tout simplement pas le temps.

Est-ce qu’elle est autorisée à échanger avec sa famille et ses amis ?

Madame Kolesnikova a en principe le droit de voir ses proches pour une courte ou une longue durée, en particulier pour parler avec son père. L’administration de la colonie lui a toutefois récemment infligé deux sanctions qui l’ont privée de la possibilité de voir son père. La première sanction lui a par exemple été infligée parce qu’elle avait soi-disant fait preuve d’impolitesse à l’égard d’un employé de la colonie pénitentiaire. Pendant que la première sanction était prononcée, l’administration de la colonie pénitentiaire a jugé que son attitude constituait un nouveau délit. Elle a été accusée d’avoir interrompu la directrice de la colonie pénitentiaire pendant le prononcé de la peine. Madame Kolesnikova s’est ainsi également vu refuser une rencontre de courte durée. En ce qui concerne les visites régulières, elles sont au nombre de trois par an, courtes ou longues. Seules les lettres lui permettraient de communiquer avec ses amis et les citoyennes et citoyens biélorusses, mais nous disposons désormais d’informations avérées qui prouvent que ni celles qu’elle écrit ni celles qui lui sont envoyées n’atteignent leur destinataire. Le seul moyen de communication que nous pouvons considérer comme relativement fiable, ce sont les appels téléphoniques (et vidéo).

Est-ce que Maria Kolesnikova a l’occasion de parler à ses avocats ?

Elle peut parler à ses avocats, mais pas quand elle le souhaite. Tout d’abord, la colonie pénitentiaire n° 4 ne dispose pas de salles isolées où les détenus peuvent rencontrer leurs avocats. Les rencontres se font toutes dans la même pièce, là où ont également lieu les brèves discussions avec les familles. Aucun avocat n’est donc autorisé à voir ses clients si quelqu’un d’autre est déjà en train de recevoir la visite d’un proche. Deuxièmement, les rendez-vous avec les avocats ne sont possibles que sur demande écrite du détenu, soumise en dehors des heures de travail.

Est-il déjà arrivé que l’on tente d’empêcher les avocats de voir les détenus ?

Ce n’est pas quelque chose que je peux affirmer avec certitude. Il ne m’est jamais arrivé de ne pas pouvoir rencontrer Maria Kalesnikava à mon arrivée à Homel. Par contre, je n’ai parfois pu lui parler que pendant cinq ou six minutes, ce qui ne suffit évidemment pas pour lui fournir une assistance juridique. Il est aussi arrivé que le personnel de la colonie me dise ne pas avoir reçu de demande de sa part, bien qu’elle m’ait affirmé toujours soumettre ces demandes à l’avance.

Pouvez-vous soumettre un recours si vous constatez que les droits de Maria Kolesnikova en tant que détenue sont bafoués ?

Je ne peux qu’essayer. Les sanctions, par exemple, peuvent faire l’objet d’un recours, qui est ensuite examiné par une juridiction locale. Je n’ai cependant connaissance d’aucun cas dans lequel une sanction aurait effectivement été levée à la suite d’un recours. Globalement, il est possible de former un recours contre une sanction, mais tout ce que nous pouvons faire, c’est exprimer notre opinion et notre point de vue. Seuls les fonctionnaires ont le pouvoir de statuer sur ce recours.

Est-ce que Maria Kolesnikova a le droit de faire des déclarations publiques durant son incarcération ?

Elle ne peut pas s’exprimer directement en public. En théorie, on pourrait permettre aux journalistes et aux stations de radio de rendre visite à Maria Kolesnikova et elle pourrait leur accorder une interview. Les prisonniers ont des droits, et l’un de ces droits est celui d’avoir une opinion et de l’exprimer. Il ne devrait être entravé d’aucune manière. En pratique, toutefois, les seules personnes de l’extérieur qu’elle a pu voir jusqu’à présent sont ses avocats. Nous espérons qu’elle pourra revoir son père et tous les autres le plus vite possible.

Un grand merci d’avoir pris le temps de nous accorder cette interview.

Le lendemain de cet entretien, M. Pylchanka nous a fait savoir que, pour la première fois, il n’avait pas été autorisé à rencontrer Maria Kolesnikova à son arrivée à la colonie pénitentiaire. Les huit heures de trajet et les cinq heures d’attente ont été vaines. La raison officielle qui lui a été communiquée était l’absence de salle de réunion gratuite dans la colonie.

Le lendemain de cet entretien, M. Pylchanka nous a fait savoir que, pour la première fois, il n’avait pas été autorisé à rencontrer Maria Kolesnikova à son arrivée à la colonie pénitentiaire. Les huit heures de trajet et les cinq heures d’attente ont été vaines. La raison officielle qui lui a été communiquée était l’absence de salle de réunion gratuite dans la colonie.

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