Au cours de la dernière décennie, la représentation des femmes en politique est devenue une priorité pour l’Union européenne et un sujet important dans les pays du vieux continent. Cependant, la Roumanie est à la traîne sur le sujet. Les indicateurs de la représentation politique des femmes au parlement, au gouvernement ou dans les conseils locaux y sont similaires à ceux des pays sans tradition démocratique solide, obéissant à des régimes hybrides ou autoritaires.
Selon le Global Gender Gap Report 2022 (rapport 2022 sur les inégalités de genre dans le monde) du Forum économique mondial, la Roumanie se classe 129e sur 146 pays en termes d’accès à l’émancipation politique. Dans ce classement, la Roumanie est l’avant-dernier pays d’Europe, devant la Turquie, avec seulement 10 % de femmes dans la vie politique nationale. À titre de comparaison, la moyenne européenne est de 29 %. Même si la proportion de femmes au parlement roumain a légèrement augmenté au cours des deux dernières législatures, elle reste inférieure à 19 %.
Fin 2020, en constatant que le premier gouvernement libéral de Florin Cîțu ne comptait qu’une seule femme ministre sur les 20 membres du cabinet, trois jeunes femmes (Roxana Vîlcu, Oana Duma et Alina Gîrbea), membres du parti libéral « Union sauvez la Roumanie » (USR), ont décidé de passer à l’action. Elles ont lancé le mouvement « Femme en politique » au sein du parti. En collaboration avec la Fondation Friedrich-Naumann pour la Liberté (FNF) et le groupe de réflexion Expert Forum, elles ont ensuite produit une étude soulignant le déficit démocratique du pays, suivie d’événements et de débats publics.
Aujourd’hui, l’initiative bénéficie d’un soutien accru au sein du parti et de la société. Les premiers résultats positifs sont déjà visibles. L’organisation des jeunes du parti a introduit un quota de 30 % de femmes lors de son congrès de juin 2022, et certaines sections du parti se préparent maintenant à introduire des mesures similaires sur la base du volontariat. En octobre, en collaboration avec l’ambassade d’Allemagne et d’autres fondations politiques allemandes, le sujet a été débattu avec des représentants de tous les partis au parlement afin de l’inscrire dans le débat national.
La présentation officielle des résultats de l'étude et le débat qui a suivi ont servi de point de départ au mouvement national "Femmes en politique".
Le directeur du projet, Raimar Wagner, avec les initiateurs du mouvement. De gauche à droite : Roxana Vîlcu, Oana Duma et Alina Gîrbea
La présidente du Sénat roumain, Anca Dragu (au milieu), avec la sénatrice Silvia Dinică et la députée Oana Țoiu de l’USR lors de l’événement de lancement. Sorin Ioniță, du groupe de réflexion Expert Forum, présente les conclusions de l’étude
Lancement de l’initiative et présentation de l’étude
Frauenrechte