Aujourd’hui, tous les citoyens de l’UE ne bénéficient pas du droit de vote. En effet, les ressortissants non européens de 13 des 27 États membres de l’Union ne sont pas autorisés à voter aux élections municipales. Les citoyens européens « mobiles » et les ressortissants de pays tiers sont aussi généralement exclus des élections nationales. Depuis deux ans, le bureau de dialogue européen de la Fondation Friedrich-Naumann pour la Liberté (FNF) soutient l’initiative citoyenne européenne (ICE) « Électeurs sans frontières », organisée par la Fondation ECIT (en faveur des droits, de l’implication et de la confiance des citoyens européens). L’ICE estime que cette partialité des droits électoraux représente un obstacle à la participation et à la démocratie. Dans le cadre des activités du projet, l’initiative « Électeurs sans frontières » a organisé une simulation d’élection à Paris, le 23 avril (juste avant les élections présidentielles), afin d’attirer l’attention sur la partialité du droit de vote. Cette date a été choisie, car elle coïncidait avec la présidence de la France au Conseil européen, mais aussi en raison des répercussions considérables de cette élection, tant pour la France que pour l’UE. En France, les citoyens européens mobiles et les ressortissants de pays tiers n’avaient pas le droit de vote à ces élections présidentielles, ni aux élections législatives d’avril. L’objectif général était d’attirer l’attention sur l’exclusion des citoyens européens mobiles et des ressortissants de pays tiers résidant en France de l’exercice de leur droit de vote, alors même que ces personnes paient des impôts et résident en France. Certaines personnes prétendent que l’octroi du droit de vote aux non-nationaux interférerait avec la politique intérieure, mais nous pensons, au contraire, qu’une telle mesure légitimerait les élections et, ce faisant, renforcerait la démocratie.
Dans quatre bureaux de vote parisiens, les équipes ont demandé aux passants s’ils étaient citoyens français, citoyens de l’UE mobiles ou citoyens de pays tiers. Les citoyens français devaient répondre à un référendum, et les autres - qui sont privés de droit de vote en France - se sont vus remettre un bulletin de vote avec les candidats à la présidence française. Le référendum remis aux citoyens français posait la question de savoir si tous les résidents français devraient pouvoir voter aux élections régionales, nationales ou européennes. Pour chacune de ces questions, il convenait de répondre par « oui » ou par « non ». Au total, 433 citoyens français ont participé au référendum, avec une majorité écrasante en faveur de l’attribution du droit de vote aux citoyens mobiles. De leur côté, les citoyens non électeurs ont été plus enclins à voter pour Emmanuel Macron (156) ou à fournir un bulletin blanc (62) qu’à soutenir Marine le Pen, la candidate de droite. (8).
Das Recht auf Menschenrechtsbildung